11/2016

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Welcome to the Neighborwood!
Design © Shawn Sheehy. Photo Th. Desnoues / Livresanimes.com

MEGGENDORFER PRIZE
Lors de leur dernière conférence à Boston le 23 septembre dernier, les membres de la Movable Book Society (MBS, association américaine créée en 1993 par Ann Montanaro pour réunir les collectionneurs, artistes, commissaires d’exposition, libraires, éditeurs et autres passionnés de pop-ups et livres à système du monde entier) ont attribué le prix Meggendorfer 2016 pour un livre animé en édition commerciale à Shawn Sheehy pour Welcome to the Neighborwood! (Bienvenue dans le voisinage !) publié en mars 2015 par Candlewick Press (ISBN 978-0-7636-6594-4). Ce titre est la version industrielle d’un livre d’artiste limité à 10 exemplaires (épuisés).
> web de l'artiste

Pour voir le détail et visuel des autres prix attribués, consulter notre page Facebook.

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“WANTED”
L’équipe Livresanimes.com recherche des correspondants étrangers.
> Lire notre annonce dans la rubrique P.A.

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 SPÉCIAL IMPORTS
Vous trouverez les précédentes parutions de livres animés dans la rubrique ACTUALITES, au chapitre "archives".
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Creatures of the Deep*
The pop-up book

D’après les illustrations de Ernst Haeckel
Conception et ingénierie papier de Maike Biederstädt
© 2016 Prestel Verlag (Munich, London, New York) une filiale du groupe Random House Gmbh (Munich)
Dépôt légal : octobre 2016
Parution en septembre pour UK et octobre pour US
Album relié, 8 doubles pages dont 7 avec pop-up, format 210 x 305 mm.
À partir de 7 ans, pour collectionneur.
Imprimé en Malaisie par Tien Wah Press
Prix éditeur : 29,95 $ US, 19,99 £,
38,95 $ Can
ISBN 978-3-7913-7231-0
 
 
  > Pour ce projet, son premier livre pop-up édité, Maike Biederstädt, designer, illustratrice et ingénieure papier à Berlin a conçu sept décors en relief à partir d’une sélection d’illustrations de créatures marines issues de Kunstformen der Natur (= Formes artistiques de la nature)(1904), deux volumes de lithographies de Ernst Haeckel (1834-1919). Ce docteur et biologiste allemand, contemporain de Darwin, découvrit, décrivit et nomma de nombreuses espèces animales et végétales. Il fut aussi un naturaliste et un illustrateur exceptionnel qui révéla au monde la beauté et la diversité des formes de la nature dans une série de planches très précises qui exercent encore de nos jours fascination et séduction sur les lecteurs.

Avec ces lithographies, initialement éditées en 10 portfolios de 10 planches, entre 1899 et 1904, Haeckel voulait démontrer « l’unité de tous les êtres vivants » et reconsidérer le rapport entre art et science. Son travail ne fut pas uniquement apprécié par les scientifiques, il inspira aussi de nombreux artistes et architectes comme René Binet (voir sa Porte monumentale de l’exposition universelle de Paris, en 1900), le designer Emile Gallé (voir ses lampes aux formes de méduse) ou le photographe Karl Blossfeld.

Dans ce livre, une pieuvre (Octopus vulgaris), une étoile de mer rouge (Asterias rubens), une belle diatomée radiolaire (Lychnaspis miranda) ou un phytoplancton (être vivant microscopique), une ascidie (Cynthia melocactus), une méduse (Desmonema Annasethe, du nom d’Anna Sethe, l’épouse décédée d’Haeckel), deux coquillages d’ammonites (mollusques céphalopodes) et un décor d’anémones de mer (Actiniae), « prennent vie » en trois dimensions.

L’interprétation en volume des illustrations d’Ernst Haeckel est plutôt réussie, variée et détaillée : la pieuvre semble avancer vers le lecteur, le phytoplancton déploie sa structure singulière comme une boule d’épines, la méduse se gonfle et décolle ses fragiles tentacules. Tout est finement découpé et assemblé avec soin.
Le fond des doubles pages reprend parfois, en plus espacé et dans une distribution différente, les dessins originaux. Les légendes de chaque planche sont regroupées en 2e de couverture.
On apprécie le choix d’un beau papier mat qui, s’il ternit les couleurs, rend également le projet plus authentique.

Cet imagier est un projet « à part », « hors collection », publié par Prestel, un éditeur de beaux livres dont plusieurs sur Haeckel depuis 1998. Nul doute qu’il intéressera les amateurs esthètes mais surtout, qu’il donnera envie de (re)découvrir l’ensemble des 100 lithographies
(>
 ICI)…
Thierry Desnoues

*À ne pas confondre avec un livre animé documentaire ayant le même titre, de John Woodward, édité en 2009 par Barron’s Educational Series Inc. (ISBN 978-0-7641-6232-9).
 
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   The Raven (Le corbeau)
Texte d’Edgar Allan Poe
Concept, design et ingénierie papier de David Pelham
Design © 2016 David Pelham
Illustration © 2016 Christopher Wormell
Édité en 2016 par Abrams (New York)
Paru le 9 août 2016
Album relié, 7 doubles pages avec pop-ups et rabats, format 210 x 257 mm.
Imprimé et façonné en Thaïlande.
Pour adolescents et adultes
Prix éditeur : 27,50 $ US, 33,50 $ Can, 16,99 £.
ISBN 978-1-4197-2197-7 
 
         
  > David Pelham, célèbre ingénieur papier, connu pour ses nombreuses publications et son sens de l’humour (dont son fameux hamburger en 3D), nous offre ici un magnifique livre pop-up de très soigneuse facture. « spectacular », comme aiment à dire les Américains.

Son livre met ici en scène, en trois dimensions, le très sombre et curieux poème narratif d’Edgar Allen Poe (1809 - 1849), Le Corbeau, publié pour la première fois en 1845 et qui rendit immédiatement son auteur américain célèbre (à défaut de le rendre riche).
L’ouvrage débute par une très belle couverture à la fois inquiétante et intrigante : le titre se détache d’un ciel orageux, grâce à une impression métallique violette renforcé par un gaufrage, qui rappelle le coussin de velours violet sur lequel, nous le verrons dans le texte, ne se repose plus la tête de l’être aimé.
Le livre se poursuit par 7 doubles pages, superbement illustrées par Christopher Wormell, dessinateur et graveur anglais. Elles s’inscrivent dans la lignée prestigieuse de celles de John Tenniel et Gustave Doré qui l’ont précédé. Ce choix souligne le statut classique de l’œuvre et convient parfaitement à l’ambiance très sombre du poème.

On pense de prime abord que les auteurs ont oublié le texte car les pages semblent vierges de toute typographie. Bien sûr il n’en est rien, puisqu’à chaque bas de page, une petite flèche de couleur différente nous invite à soulever un rabat se confondant avec le dessin, pour dévoiler le poème dans son intégralité. Cette très jolie idée laisse tout l’espace imprimable aux riches images qui se chargent à elles seules d’activer l’imagination de toutes et tous, enfants compris, le texte étant, lui, davantage destiné aux adultes.

De l’imaginaire il en faut, comme l’écrit Charles Baudelaire (qui popularisa ce poème en France) en préambule de sa traduction de 1853 : « Le lecteur comprendra qu’il m’est impossible de lui donner une idée exacte de la sonorité profonde et lugubre, de la puissante monotonie de ces vers, dont les rimes larges et triplées sonnent comme un glas de mélancolie. C’est bien là le poème de l’insomnie du désespoir ; rien n’y manque : ni la fièvre des idées, ni la violence des couleurs, ni le raisonnement maladif, ni la terreur radoteuse, ni même cette gaieté bizarre de la douleur qui la rend plus terrible. »
> Wikisource

Le texte nous apprend que le narrateur s’assoupit peu à peu au fil de la lecture monotone d’un de ses livres, dans la bibliothèque de son château, lorsqu’il entend quelqu’un frapper à la porte. Il espère que ce n’est qu’un visiteur tardif ou mieux, une visiteuse, mais une terreur sourde l’envahit…. Personne derrière la porte. À la fenêtre, un corbeau frappe le carreau. « Nevermore », répète l’oiseau. Tout le poème tourne alors autour de cette seule parole du corbeau. Faut-il comprendre que « jamais plus » le narrateur ne reverra Lénore, la femme dont le souvenir hante sa solitude ? Le corbeau à l’œil rouge de démon ne quittera plus le château dressé sur un piton rocheux, battu par les flots dans cette sombre nuit d’hiver.

David Pelham suit parfaitement la narration de Poe et réalise notamment une très belle et inventive scène de papier où la double page ouverte déplie une main dont la paume enserre le camé de la femme disparue.
Espérons que ce livre sera publié un jour dans une version française, plusieurs traductions étant déjà disponibles…
Patrick Lecoq

P.S. Et pour les amateurs d’Edgar Allan Poe, sachez qu’il existe un autre livre animé édité en 2014 par Canterbury Classic : The Illustrated Edgar Allan Poe, avec des illustrations de Jessica Angiulli et Lucio Mondini et une ingénierie papier de Alan Brown et Richard Ferguson, ISBN 978-1-6071-0896-2.
 
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  De Nieuwe Rijschool
Een Beweegbaar Prenteboek
The New Riding School
A Movable Picturebook

Sur une idée de Kees Moerbeek et Aernout Borms
Textes de Theo Gielen, Kees Moerbeek
Avec la coopération de la Koninklijke Bibliotheek
Édité par B.-K. Producties (à Voorburg) en 2016.
Fac-similé du livre de 1856, 26 pages dont 6 avec des éléments mobiles à glisser dans des fentes, format 240 x 310 mm, accompagné

  d’un ouvrage bilingue hollandais / anglais (60 pages) contenant articles et illustrations, le tout placé dans une boîte en bois de hêtre (format 345 x 270 x 53 mm) avec reprise de l’illustration de couverture.

Tirage limité à 100 exemplaires numérotés (mais pas de certificat nominal comme annoncé).
Produit par B.-K. Producties (à Voorburg).
Prix éditeur : 300 € ($ 355) en souscription jusqu’au 31 décembre 2016, livraison comprise. 350 € ($ 410) au-delà.

 
  
  > En hommage à Theo Gielen, historien hollandais des livres animés, décédé en septembre 2015, Kees Moerbeek, célèbre ingénieur papier et Aernout Borms, collectionneur, ont pris l’initiative de réaliser un fac-similé du premier livre à système pour enfant hollandais : De Nieuwe Rijschool (= La nouvelle école d’équitation), publié en 1856 à Schiedam par H.A.M. Roelants et dont un exemplaire est conservé à la Koninklijke Bibliotheek (= Bibliothèque Royale qui est la Bibliothèque Nationale des Pays-Bas) à La Haye et visible sur Internet > ici.

Dans leur communication, cet ouvrage est présenté comme le Saint-Graal du livre animé, comme la pièce maîtresse de toute collection, comme le premier livre animé pour enfant. Ce serait oublier le Livre joujou avec figures mobiles, livre avec des tirettes publié en 1831 par Jean-Pierre Brès, chez Louis Janet, à Paris, ou d’autres livres anglais et français avec figures mobiles publiés bien plus tôt.

L’intérêt de ce projet, outre sa rareté et le soin apporté à sa fabrication, tient surtout à la publication d’un essai de Theo Gielen sur l’ouvrage original avec son analyse des images et de la production des livres animés hollandais au XIXe siècle. Une belle occasion de profiter du savoir et des recherches de cet historien curieux qui faisait autorité au niveau mondial et qui aimait partager ses découvertes, notamment dans les bulletins de la Movable Book Society. Et pour la majorité qui n’est pas néerlandophone, les textes sont également traduits en anglais*.
Ce fac-similé, vu son prix, s’adresse principalement aux collectionneurs.
Thierry Desnoues

> Présentation du projet en anglais
> Présentation du fac-similé en vidéo et en hollandais
© Koninklijke Bibliotheek (KB)
Patrick Lecoq nous propose une traduction en français du texte de Theo Gielen. > télécharger le document PDF (7 pages)
 
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  N.B. Toute reproduction des visuels et commentaires du site livresanimes.com est interdite sans autorisation écrite des auteurs et de livresanimes.com.
Droits Réservés : Thierry Desnoues, Patrick Lecoq et Livresanimes.com.

Relecture : Graziella Albanèse, Anne-Sophie Baumann, Guylain Desnoues et Thierry Desnoues.
 
         
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